Contribution du Centre pour la Coopération Internationale

Souk Tolba, Maroc – IV édition du Festival

Le 3 et 4 novembre 2019

Dans le cadre de la collaboration au sein du réseau international Profadel, le CERSS a invité le Centre pour la Coopération Internationale (Trento, Italie) à apporter une réflexion et une contribution expérientielle sur le thème du développement local à partir du Trentino, que est une province autonome italienne à 97% constituée d'un territoire montagneux rural.

Par conséquent, les 3 et 4 novembre 2019, le Centre a présenté les caractéristiques historiques, géographiques, économiques et politiques du Trentin et expliqué comment, compte tenu de ces conditions particulières, le Trentin a lancé et il a poursuivi au fil des ans des processus de développement et de croissance compatibles avec les ressources disponibles et les vocations locales, capables d'offrir une spécificité à la région du Trentin.

Le CCI a amené une réflexion sur le concept de paysage: un espace de vie où une communauté caractérise le territoire avec sa propre expérience. Le paysage en tant que construction sociale d'une communauté qui maintient des règles et des comportements dans lesquels la population se reconnaît et s'identifie. Le paysage pas comme une représentation, mais comme le personnes et les actions qui insistent sur le territoire. L'amélioration du paysage renvoie à l'engagement et à la responsabilité morale et sociale, ainsi qu'à la planification territoriale et, par conséquent, à une responsabilité politique. Le paysage a été présenté comme un investissement à travers lequel le mode de vie des générations qui ont caractérisé le territoire est véhiculé pour créer des lieux d'appartenance.

Du point de vue institutionnel, les axes de la politique de développement durable ont été présentés, sur lesquels la province de Trento a expérimentée son autonomie au cours des vingt dernières années. Aussi le concept de capital territorial a été présenté: depuis 2007, il définit le plan de développement provincial et met en valeur à la fois le capital physique et naturel du territoire et aussi le capital social, culturel et relationnel.

Du point de vue socio-économique, le mouvement auto-organisateur de la société civile a été présenté, lequel a contribué au cours du siècle dernier à une nouvelle structure organisationnelle de la société rurale du Trentin, grâce à l'introduction du système coopératif dans divers secteurs sociaux et économiques.

Le rôle du Trentin dans la promotion au niveau international de ses expériences de développement, décrites ci-dessus, a également été mentionné, citant les exemples de soutien à la législation dans le domaine des coopératives en Équateur et à l'expérience du développement rural dans un district du Mozambique grâce à la promotion du crédit (banque rurale) et au renforcement de l'agriculture locale.

Enfin, les défis auxquels le territoire est confronté ont été présentés: le vieillissement de la population rurale, la nécessité de renforcer la valorisation et la pris en charge du territoire, la réconciliation entre différentes visions sur le développement rural (plus ou moins enclin à l'agriculture intensive et à le tourisme de masse). Dans le mouvement coopératif, les défis ont été présentés au niveau de la gouvernance interne des coopératives et des relations avec ses membres. Au niveau du paysage, l'importance de gérer le changement de l'agriculture dans les espaces de montagne alpine a été mentionnée.

Le lendemain, une contribution a été apportée concernant les réflexions menées en Italie comme dans d'autres pays occidentaux en matière de politiques de développement. La réflexion a commencé à partir de l'observation que le modèle de développement dominant en Occident n'apporte pas le bien-être de la manière et dans la mesure attendues, c'est-à-dire qu'il ne fonctionne pas comme prévu. Les problèmes qui a été mentionné est auxquels nous devons faire face sont de nature économique (inégalités croissantes et amincissement de la classe moyenne), politique (un nombre croissant de personnes ne se reconnaissent pas dans les institutions, peu de participation aux urnes, croissance des mouvements populistes et souverains), sociale (nous vivons dans une société fortement individualiste), environnementale (l'environnement dans lequel nous vivons est compromis par le modèle de développement adopté), politiques de genre (il reste encore du travail à faire pour nous rapprocher vers l'égalité des sexes, ce qui n'a pas été fait malgré nombreuses avancées) et éducative (rôle délicat de l’école pour transmettre non seulement des compétences techniques mais également compétences sociales, émotionnelles et comportementales nécessaires pour faire face aux défis mentionnés ci-dessus).

Larache, 4 novembre 2019

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